Le mégot de cigarette, avant de devenir ce déchet plastique qui représente 30 à 40 % des déchets les plus retrouvés sur les plages, la production et le commerce du tabac représentent un vrai désastre écologique et ce problème concerne tous les continents. Les 6 000 milliards de cigarettes qui sont produites chaque année sont issues de 7 millions de tonnes de tabac et nécessitent l’utilisation de 22 milliards de mètres cubes d’eau !
Un impact écologique majeur issu d’un long cycle de production
La production de cigarettes est le résultat d’un long processus qui a un impact écologique très néfaste pour la planète. Il commence tout d’abord par la récolte d’une plante spécifique : la “nicotiana tabacum”. Il s’agit d’une plante tropicale qui nécessite beaucoup d’espace pour se développer. Rien que pour ces plantes, 200 000 hectares de forêts primaires sont détruits chaque année, ce qui équivaut à 5 % de la déforestation mondiale ! Depuis les années 70, ce n’est pas moins de 1,5 milliard d’hectares de forêts qui ont été à jamais ravagées par la culture du tabac, notamment des forêts tropicales. Cette déforestation mondiale impacte lourdement toute la faune qui y vivait auparavant.
En plus de la taille du terrain nécessaire à la culture des feuilles de tabac, cette plante n’en demeure pas moins très fragile. Il faut également détruire tous les organismes considérés comme nuisibles pour la plantation. Pour ce faire, une fumigation par le sol et l’air est alors réalisée. Les différents gaz qui sont ainsi émis sont interdits en Europe du fait de leur toxicité. On y retrouve entre autres le bromométhane, une substance particulièrement nocive pour la couche d’ozone. Une fois enfouies sous terre, les feuilles de tabac absorbent énormément de nutriments comparés aux autres plantes et de plus, les cultivateurs utilisent un grand nombre d’engrais, fertilisants, pesticides et herbicides. Par conséquent, plus aucune plante ne peut pousser à proximité des plants de tabac. La terre ainsi que les nappes phréatiques sont donc polluées, ce qui implique une mise en danger certaine de la vie aquatique et de nombreux insectes et animaux vivant dans cet environnement.
Une récolte et un transport tout aussi dangereux que la culture
En ce qui concerne la récolte, toutes les personnes qui participent à celle-ci sont exposées aux différents produits nocifs qui sont utilisés pour la culture et également à la plante. Par exemple, l’absorption cutanée de la nicotine provoque une maladie appelée maladie du tabac vert. Cette intoxication génère entre autres de nombreux symptômes tels que des nausées, vomissements, vertiges, baisse de la pression artérielle.
Les dernières étapes qui mènent aux produits finis provoquent encore d’autres conséquences sur la faune et la flore. Le séchage des feuilles de tabac se fait avec du bois ou du gaz. La fabrication des filtres, feuilles et paquets de tabac implique une déforestation supplémentaire. En effet, le séchage d’1 Kg de tabac nécessite 10 Kg de bois. Enfin, l’acheminement des paquets de cigarettes (par bateaux, avions, etc.) jusqu’au différents points de vente émet des gaz à effet de serre.
Une fois consommées, il ne faut pas oublier que les mégots de cigarettes continuent d’avoir un impact lourd. Lorsqu’ils sont mal éteints, les mégots engendrent 16% des départs de feu de forêts chaque année, car ceux-ci sont de véritables braises incandescentes et représentent donc un vrai risque s’ils sont jetés dans la nature.